Voilà, ça y est! Je me suis lancée!
Avec un peu d'appréhension, bien sûr! Mais, avec beaucoup de moments inoubliables au final!
Bref, je pense devenir accro au libéral... dans les prochains mois…
J'ai savouré chaque instant... même si on ne compte vraiment pas ses heures et que le soir, la fatigue se fait sentir...
Mais les contacts avec ces couples, ces mères, ces femmes sont réellement présents et agréables... On peut prendre son temps, la paperasse nous envahit beaucoup moins qu'en hospitalier...
Les angoisses, les craintes, les interrogations, mais aussi les anecdotes, les rires et les soulagements de ces femmes, ces moments partagés, ces regards, ces sourires... Un régal!
Et puis surtout ce suivi, une vraie prise en charge à plusieurs niveaux (médical, social, relationnel, familial, émotionnel...) et sur du long terme!
C'est aussi une réelle responsabilité, à domicile, on est seul, rien ne doit être laissé au hasard...
Je me souviens de M., 22 ans, première grossesse, 37SA, suivi simple, RAS jusqu'à cette dernière consultation où un 14/8 de tension (TA) interpelle le gynécologue qui nous l'envoi pour un suivi tension + monito, 2 fois par semaine pendant 15 jours... Au bout de 10 jours de surveillance, je commence mon remplacement et rencontre M. Alors qu'avant, la tension restait stable à 12/8 (12/7 dès le début de grossesse) pas d'oedemes, aucun des signes fonctionnels d'HTA, pas d'albuminurie, prise de poids régulières et minimales... Bref, la TA est à 14/8 (3 enfants avec elle ce jour-là…), tout le reste normal. Dans le doute, je prescrit une prise de sang. Le lendemain résultats (dans les normes, hormis phosphatases alcalines augmentées comme chez une grande majorité des femmes enceintes...) en main, mais un doute, je décide de la revoir quand même... Monito parfait, mais cette fois la TA a du mal à passer sous 14/9... et une croix d'albuminurie... Pas de SFHTA... Allez, je décide de l'hospitaliser... M. est un peu déçue... ... et l'hôpital est OK, mais me dit d'office qu'il ne la garderont pas plus de 24h...
Enfin, elle a été césarisée en urgence le lendemain matin... et a fait sa crise d'éclampsie au bloc...
Du flair, de la chance, je ne sais pas, mais j'avais les larmes aux yeux quand elle m'a appelé 3 jours après pour me remercier... sa fille dans les bras...
Ou encore, lorsque la sage-femme que j'allais remplacé me tends une petite mallette, en me disant "c'est juste au cas où... mais moi en 6 ans je n'ai jamais eu d'accouchement inopinée..." Et 2 jours après... T. m'appelle... avec des contractions... habite dans les hauts... veut passer par le cabinet avant d'aller à l'hôpital... car c'est un troisième bébé, que c'est souvent assez rapide... Bref, elle est arrivée à dilatation complète, mini-T est né au cabinet, sur le canapé... bel accouchement, beau bébé... mais ce placenta qui ne vient pas... 45 minutes après l’accouchement, bébé au sein bien sûr, très bonne tétée, changements de position…… le SMUR qui se retrouve coincé sur un accident… accident qui bloque la route… (le SMUR me dit gentiment, on est là dans 45 minutes…) et moi : ah !
Bref, il me restait une paire de gant de stérile… Sur ce, T. chute sa tension… Bon, me voilà parti pour une DA sans anesthésie, sans champs stériles, sans VVP, sans antibio… mais de la bétadine et une maman extra !!! DA difficile (placenta coincé dans la trompe utérine droite…) RU pour vérifier… la TA remonte, l’utérus se contracte, les saignements stoppent…. La sage-femme respire enfin…
Ou encore ces discussions très prenantes avec cette mère en grande difficulté, cette future maman angoissée, les relations avec la PMI, les gynécologues, les médecins généralistes, les diététiciens…
Voilà, j’y retourne bientôt !
Elle